Les projets soutenus par la Fondation Lune de Miel®

    La Fondation Lune de Miel® présente les 4 premiers projets soutenus pour la préservation de l’abeille et la sauvegarde de la biodiversité.

    Parmi tous les dossiers reçus et instruits se trouvent des demandes d’aides pour des projets qui s’inscrivent autour de thématiques pédagogiques, environnementales ou scientifiques, bien entendu toutes liées à la préservation de l’abeille et la sauvegarde de l’apiculture et de la biodiversité.

    L’engouement des porteurs de projets pour les subventions accordées par la Fondation Lune de Miel® témoigne de l’importance accordée par le grand public et la filière apicole à la préservation de l’abeille et de l’apiculture.

    La fondation Lune de Miel® est dotée d’un budget initial de 500.000€ sur cinq ans, dont 100.000€ pour l’année 2014.

    La fondation Lune de Miel® a décidé de soutenir les 4 premiers projets suivants :

    PROJET 1 : Soutien du programme de recherche de l’ITSAP (Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation) mesurant les effets de pesticides sur le retour à la ruche des butineuses.

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    L’ITSAP a pour objectif de concourir au développement de l’apiculture à travers l’expérimentation, la recherche appliquée, l’assistance technique et économique, l’animation, la diffusion et la formation.

    Il fédère et accompagne les professionnels et les groupements de la filière apicole.

    Contexte :

    Le principe de l’évaluation du risque des pesticides sur les abeilles est en cours de révision par l’EFSA.

    Dans ce cadre, l’agence européenne exige la mise en place de nouveaux moyens d’évaluation, parmi lesquels un test sur le succès de retour des butineuses est clairement identifié (EFSA, 2012). L’EFSA propose que cette méthode révèle les effets non létaux des pesticides avant leur mise sur le marché.

    En tant que pionniers, l’ITSAP souhaite aujourd’hui capitaliser sur ses aboutissements méthodologiques antérieurs en les intégrant dans les procédures standardisées internationales, et propose ici d’achever un processus, en validant la méthode de mesure des effets des pesticides sur le vol de retour par son inscription dans les lignes directrices de l’OCDE.

    Cette inscription dans les lignes directrices de l’OCDE est subordonnée à la réalisation d’un essai inter-laboratoire où la reproductibilité de la méthode pourra être calculée.

    Cet essai inter-laboratoire sera par ailleurs un outil indispensable pour s’assurer de la maîtrise de la mise en œuvre de la méthode par les laboratoires.

    Ce travail participera ainsi à la mise en œuvre d’une action du Plan de Développement Durable de l’Apiculture, à savoir « Mesure 2.1 : Soutenir l’action de l’EFSA dans son projet de faire évoluer les méthodes d’évaluation des pesticides » (Gerster, 2012).

     

    Objectif : valider le bioessai mesurant les effets de pesticides sur le retour à la ruche des butineuses grâce à un essai inter-laboratoire.

     

    Le programme se décline en 4 phases :

    • Phase 1 – Essai intra-laboratoire

    L’objectif est de valider la méthode en testant des points méthodologiques comme la modalité d’exposition des individus au produit (exposition individuelle vs exposition collective).

    • Phase 2 – Élaboration d’un document guide

    En s’appuyant sur la méthode rédigée par le groupe d’experts de la Commission des Essais Biologiques, l’objectif est de rédiger un document guide, qui sera soumis à l’OCDE pour une adoption avant fin 2014. Ce document guide est un texte présentant un protocole détaillé pouvant être suivi par les maîtres d’œuvre. Ce protocole devra faire l’objet d’un essai inter-laboratoire (cf. phase 3) pour devenir une ligne directrice de l’OCDE.

    • Phase 3 – Essai inter-laboratoires

    Cette étape est indispensable pour permettre la transformation du document guide en ligne directrice OCDE et l’utilisation en routine dans les différents laboratoires européens.

    Un essai inter-laboratoire est obligatoire pour estimer la variabilité des résultats selon des facteurs nécessairement variables d’une équipe à l’autre (état sanitaire des abeilles, opérateurs, paysage, climat). Cela consiste à faire appliquer le même protocole à des équipes différentes, dans des zones géographiques différentes. Un appel à proposition aux laboratoires volontaires sera réalisé.

    Sont visés les organismes de recherche et de développement et les entreprises privées commercialisant les

    produits ou réalisant des contrats sous forme de prestation. L’objectif est de créer un réseau d’une dizaine de laboratoires.

    • Phase 4 – Ligne directrice

    L’essai inter-laboratoire permettra de tester la reproductibilité des résultats en fonction de la situation et donc de déterminer la variation des réponses obtenues et le domaine de validité d’un essai. Cette démarche permettra de proposer à l’OCDE de valider le document guide en ligne directrice.

     

     

    PROJET 2 : Soutien au développement du Rucher Ecole du Béarn, association loi 1901, dont la mission est de diffuser les connaissances techniques les plus adaptées aux apiculteurs qui débutent dans l’élevage des abeilles ainsi que faire connaître au public le plus large possible les abeilles (ce qu’elles nous apportent et les bienfaits que l’on peut attendre des produits de la ruche).

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    Contexte :

    Depuis quarante ans le rucher-école diffuse les connaissances techniques les plus adaptées, assure une formation théorique aux apiculteurs qui débutent dans l’élevage des abeilles et font connaître le plus largement possible au grand public les abeilles, ce qu’elles nous apportent et les bienfaits que l’on peut attendre des produits de la ruche.

    Il compte aujourd’hui 100 adhérents dont 20 animateurs bénévoles qui dispensent aides et conseils à de jeunes apiculteurs réunis une fois par mois dans les locaux de la MJC Rive Gauche dont il fait partie.

    Le rucher école dispose également d’une miellerie avec extracteur située à Gelos qui est mise à la disposition des adhérents.

     

    Le projet :

    • Projet de réimplantation du rucher détruit par les crues du printemps 2013 sur un nouveau site et augmentation du nombre de ruches à exploiter ayant pour objectif d’accroître le nombre de manipulations pour chaque apprenti apiculteur. Un nouvel espace idéalement situé puisqu’il permettra aux abeilles de profiter de toute la biodiversité des variétés présentes : plantes, arbres et arbustes qui fournissent aux abeilles une source alimentaire de grande qualité.

     

    • Parallèlement à la reconstruction du rucher et son développement : soutien au financement d’actions à destination du grand public , comme par exemple, l’ouverture du rucher au public afin de le sensibiliser aux enjeux de la biodiversité, aux produits de la ruche, accueil lors de l’extraction de miel.

     

    • Projet d’amélioration de la miellerie collective avec la participation à l’achat d’un extracteur et celui d’un déshumidificateur pour les adhérents qui utilisent ces outils mis à la disposition de tous.

     

    Ce projet s’inscrit dans le projet Parc Naturel Urbain. Tout en impactant un minimum le site, le rucher est à la fois un outil attractif pour le public, de valorisation des richesses naturelles du Parc et constitue un outil pédagogique de sensibilisation et d’information à destination des usagers de la voie verte, des écoles et associations locales.

     

     

    PROJET 3 : Soutien du programme de recherche de l’ITSAP (Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation) évaluant les causes d’affaiblissement des colonies d’abeilles en fin de saison et durant l’hiver.

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    Contexte :

    Ces vingt dernières années, le maintien d’un cheptel de colonies d’abeilles domestiques productif est devenu une des préoccupations majeures dans les exploitations apicoles. Les experts et les apiculteurs s’accordent à dire que le taux de colonies d’abeilles à remplacer chaque année est passé de 10 % en moyenne dans les années 80 à environ 30 % dans les dix dernières. Plus précisément, une importante perte hivernale des colonies d’abeilles a été récemment rapportée en France (Allier 2010).

    L’observatoireRESAPI de l’UMT PrADE applique divers degrés d’investigation techniques et scientifiques pour rechercher des marqueurs précoces du risque de perte des colonies durant l’hiver et pour mieux comprendre les facteurs influençant ce risque. En réalisant une épidémiosurveillance visant des ruchers ateliers, conçue par un travail pluridisciplinaire, collectif et impliquant les différents acteurs concernés par l’innovation (apiculteurs, techniciens du développement et scientifiques), l’observatoire RESAPI est un instrument stratégique à portée nationale.

    Objectif :

    L’observatoire RESAPI a mis en place depuis 2012 un dispositif de surveillance de ruchers d’apiculteurs professionnels lors de la saison apicole, avec comme point focal l’état des colonies en fin de saison et leur succès d’hivernage.

    Malheureusement, le financement du ministère chargé de l’Agriculture (CASDAR) a permis la mise en place de l’observatoire et l’analyse de seulement deux années, ce qui est insuffisant pour assoir solidement les résultats.

    L’ITSAP propose ainsi de prolonger l’observatoire RESAPI en consolidant les résultats obtenus pour 2012 et 2013 (Beri et al. 2014) avec une troisième année d’analyses.

    Près de 450 colonies sont actuellement suivies et elles le seront jusqu’à leur sortie d’hivernage en 2015.

    Le projet présenté ici vise plus précisément l’analyse des échantillons prélevés sur ces colonies pour relier leur devenir, durant la saison 2014 et l’hiver 2014-2015, à la pression exercée par les pesticides, par le parasite Varroa destructor et par les agents infectieux (virus, Nosema).

    Les données acquises grâce à ce projet rejoindront celles précédemment obtenus pour réaliser une analyse globale des causes d’affaiblissement en fin de saison et de pertes hivernales.

     

    Méthode :

    Analyse du succès d’hivernage en cherchant la réponse aux questions suivantes :

    • Selon leur succès ou leur échec à hiverner, les colonies se distinguent-elles par leur état lors de la mise en hivernage ?
    • L’affaiblissement de certaines colonies lors de leur mise en hivernage s’explique-t-il par leur histoire en cours de saison ou par leur contamination à des pesticides et leur infestation par des bioagresseurs ?

     

    Utilisation d’un large panel de marqueurs :

    • Soit décrivant le développement des colonies
    • Soit décrivant l’état de santé des ouvrières (corps gras, vitellogénine)
    • Soit évaluant la pression exercée par les pesticides lors du parcours de transhumance des ruches

     

    Les résultats attendus sont :

    • Proposer un dispositif et des méthodes de surveillance des pertes hivernales de colonies.
    • Éprouver en conditions réelles des méthodes d’analyses de l’état de santé des ouvrières (biomarqueurs), développés par la recherche en laboratoire et en amont de ce projet.

    Caractériser les causes d’affaiblissement des colonies avant leur mise en hivernage et des pertes durant l’hivernage.

    PROJET 4 : Soutien au rucher pédagogique de Châtillon-sur-Chalaronne qui permet à un large public de découvrir concrètement le monde des abeilles.

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    Contexte :

    Le rucher pédagogique de Châtillon-sur-Chalaronne est une structure unique qui permet à un large public de découvrir concrètement le monde des abeilles.

    Dès sa première année de fonctionnement en 2013, ce rucher a reçu près de 2000 visiteurs, dont 1521 scolaires venus de 3 départements.

    Sur la saison 2014, près de 2000 scolaires ont été accueillis, et environ 500 visiteurs périscolaires et grand public vont terminer cette saison estivale, soit environ 2500 personnes ayant bénéficié d’une intervention cette année.

    C’est donc dans ce cadre de croissance que la commune de Châtillon-sur-Chalaronne a sollicité un accompagnement de la fondation Lune de Miel pour le développement de cette structure, référence départementale en matière de sensibilisation à l’environnement.

    Objectif :

    Amplifier les actions globales déjà mises en place par le rucher pédagogique, via la diversité des acteurs qui pourront y être sensibilisés, formés, afin que le territoire puisse continuer à se développer.

     

    Le projet :

    • Pouvoir intervenir tous les jours scolaires sur une période brève, en développant le nombre de ruches. Initialement composées de 5 ruches, le nombre de colonies va être porté à 8, afin de pouvoir faire visiter une colonie chaque demi-journée de la semaine scolaire. Ce développement permettra d’assurer aux classes venant au rucher pédagogique la visite concrète et complète d’une colonie d’abeilles installée dans sa ruche.

     

    • Assurer la disponibilité en cadres de miel à extraire par le public, en développant un dernier rucher, qui, lui, sera transhumant et viendra compléter les 2 ruchers de production déjà existants.

     

    • Renforcer le développement pédagogique du rucher et ainsi les activités scientifiques réalisées par les élèves via l’acquisition d’un lot de microscopes et de loupes binoculaires.

     

    • Développer des supports pédagogiques pour renforcer la sensibilisation des visiteurs.